L'idée
Ce blog regroupe les articles publiées par des bloggeuses. Inscrivez-vous pour pouvoir ajouter des weblogs à la liste des weblogs tenus par des femmes qui ne sont pas des suivi de vie/journaux intimes.Apression
Source : Kozeries en dilettante
Yapa, je n'arrive pas à adhérer au diagnostic de dépression. C'est peut-être idiot de faire une fixette comme ça sur ce mot, mais pour moi les mots sont importants et vraiment celui-ci ne (me) convient pas. J'ai regardé ce matin encore la définition et la description des symptômes sur des sites et ça ne colle pas, ou en tout cas pas tout à fait. Il y a des points communs, certes, notamment la perte d'énergie, mais le tableau général n'est pas complet.
Il manque des mots au dictionnaire. Celui qui me semblerait le mieux convenir ça serait a-pression. Se mettre dans un état qui autorise de ne s'imposer aucune pression ni physique ni mentale puisque je n'arrive pas à le faire autrement que via une maladie officielle. Alors le corps dit stop et la tête dit je ne veux plus bosser rentable. Oui c'est ça pas d'obligation de rendement me semble plutôt être la clé du truc. Du coup forcément ça mouline un peu à hue et à dia, mais dans le fond ça m'autorise aussi à laisser remonter des pensées, voire des projets et à jouer avec sans crainte qu'ils m'engagent. Du chaos générateur de liberté. Je peux ainsi laisser s'exprimer Anne Fragile aussi, enfant légitime Anne Malaaade.
Alors qu'il y aie beaucoup de points communs entre la dépression et mon apression c'est une chance car quel toubib dirait «oh vous, vous avez juste besoin de vous laisser aller quelque temps , je vais vous accorder des vacances ». Et comment je m'autoriserais à sangloter dans un peignoir éponge sinon ? Z'imaginez la honte ? Va bosser feignasse, tiens-toi droite et gère ta boutique.
C'est une chance aussi parce que j'ai reçu plein de cadeaux précieux de mes amis, car ma faiblesse avouée autorise les fortiches, les teigneux, les frimeurs, les mutiques à partager avec moi quelques confidences, quelques secrètes failles ou blessures qu'ils ne se seraient probablement pas autorisés à faire en d'autres circonstances.
C'est une chance aussi parce que je me suis réapproprié ce blog qui ne m'appartenait plus tout à fait. Mon nombre de lecteurs a drastiquement diminué mais qu'est-ce que je m'en fiche alors ! J'ai gardé les meilleurs ;-)
Alors voilà, c'est tout foutraque dans mon intérieur de tête, je ris je pleure, je ne sais pas trop où je vais toussa, mais dans le fond, je sens qu'il en sortira du bon. Et c'est tellement rassurant que je me demande si je ne vais pas en lâcher encore un peu, du lest ;-)