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Compatir, c’est “souffrir avec”

Publié par Fabienne le Lundi 23 Avril 2007, 08:45 dans la rubrique Bric à brac - Version imprimable

Source : Technorati

Et certains aiment souffrir, même quand l’événement à l’origine de la peine ne les touche pas directement. Technorati Faure mentionnne dans son billet “Noyés dans la compassion“, une chronique du Los Angeles Times, “We’re not all victims“, signée Rosa Brooks. La chronique s’intéresse forcément aux réactions aux États-Unis, mais cela vaut pour nous autres Européens également. Extraits: “Convincing ourselves that we’ve been vicariously traumatized by the pain of strangers has become a cherished national pastime.” Nous convaincre nous-mêmes que nous avons été traumatisés, par procuration, par la douleur d’inconnus est devenu un passe- Technorati national favori “There’s something fraudulent about this eagerness to latch onto the grief of others and embrace the idea that we, too, have been victimized. This trivializes the pain felt by those who have actually lost something and pathologizes normal reactions to tragedy. Empathy is good, but feeling shocked and saddened by the shootings doesn’t make us traumatized or special — these feelings make us normal.” Il y a quelque chose de faussé dans cette ardeur à s’accaparer le chagrin des autres et à embrasser l’idée que nous aussi sommes des victimes. Cela banalise la peine ressentie par ceux qui ont vraiment perdu quelque chose et donne un aspect pathologique à des réactions normales face à une tragédie. L’empathie est positive mais se sentir choqué et attristé par les tueries ne fait pas de nous des traumatisés ou des gens spéciaux - ces sentiments font de nous des gens normaux. “Our self-indulgent conviction that we have all been traumatized also operates, ironically, to shut down empathy for other, less Technorati-genic victims. On the day of the Virginia Tech shooting, for instance, Army Sgt. Mario K. De Leon of San Francisco (like the Virginia Tech victims) died of “wounds sustained from enemy small-arms fire”). On Wednesday, car bombs killed at least 172 people in Baghdad. But no one has set up a special MySpace page to commemorate those dead. Notre conviction auto-compatissante que nous avons tous été traumatisés sert également - et c’est là l’ironie - à empêcher toute empathie envers d’autres victimes, moins médiatisées. Le jour de la tuerie du Virginia Tech, par exemple, le sergent Mario K. De Leon de San Francisco (tout comme les victimes du Virginia Tech) est décédé “suite à des blessures infligées par des tirs d’armes légères ennemies”. Mercredi, des attentats à la voiture piégée ont tué au moins 172 personnes à Bagdad. Mais personne n’a créé une page spéciale sur MySpace pour commémorer ces morts. La traduction est de moi.


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