L'idée
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Source : Le blog du bouchon
Il est dix heures. Dans la cour de cette école de type Jules Ferry, la petite D. me signale que la petite L. tape le bouchon et qu'elle recopie sur son cahier pendant les devoirs ! Renseignements pris, elle recopie bien mais ne la tape pas. Je sensibiliserai plus tard le bouchon sur le fait qu'une information peut être dévoyée. La petite Lulu me signale qu'il faut monter, parce que ça n'est pas bien d'être en retard dans la classe.
Aujourd'hui, c'est le tour des parents, assis sur les petites chaises. Les enfants partiront en classe nature début mai. La maîtresse Dezécolle, 1,60 m les bras levés est toute mignonne avec sa petite jupe à plis, ses bottes noires lacées et la petite modestie à pois dépassant du pull-over.
Il y a les parents qui viennent à deux, qu'ils soient en couple ou divorcés. Il y a les parents, célibataires ou non, qui viennent tout seuls. Il y a les parents qui arrivent en retard, les parents dont le petit dernier ne pipe mot, les parents dont le petit dernier sort un tonitruant Maman, là un chien sur le mur. Il y a les parents qui répondent au téléphone (je n'aurai peut-être pas dû être aussi directe en leur demandant de sortir pour répondre). Il y a les parents qui sortent le cahier pour tout noter, et qui le rangent en voyant les documents préparés par la maîtresse Dezécolle. Il y a le parent qui a besoin qu'on lui explique un point. Il y a la parente qui focalise le propos sur les convulsions, vous êtes au courant hein, du petit. Il y a les parents qui lisent le français et ceux qui ne peuvent déchiffrer les documents de la maîtresse Dezécolle, d'où cette séance. Il y a les parents qui demandent combien il manque au budget pour que les bouchons aillent rendre visite à leurs correspondants, à 70 km de leur centre d'accueil. Il y a la parente qui vient témoigner de l'intérêt de cette classe nature l'an passé pour sa petite, qui n'ouvrira la bouche que pour donner le nom de son poney, Basile. Le constat est que la classe s'était soudée suite à ce voyage. C'est rafraichissant de voir tous ces parents, ainsi. PHOTO : Extrait de Mes années précieuses, sculptures d’élèves de l’École Léonard-de-Vinci, tiré de Arrimage à mon image, calendrier 2004, Musée d’art contemporain de Montréal. En sortant, deux parentes demandent à la petite D. pourquoi ses parents ne sont pas venus. Elle a l'air tellement malheureuse que je regrette ma question . Je suis adulte, et censée comprendre comment ne pas blesser les autres par des questions trop directes. Le bouchon m'assurera plus tard qu'elle devrait venir. Car après tout, ce n'est pas une question de tarifs, tout étant fait pour diminuer la charge financière sur les parents : de 20,40 à 153 euros selon les tarifs périscolaires pour dix jours passés entre eux. Et les spécificités culturelles et alimentaires ont été prises en compte.Ça va leur faire bizarre, aux correspondants du Limousin, de voir arriver tous ces petits, de toute les couleurs et avec un langage peu châtié pour certains, et une connaissance du milieu naturel au ras des paquerettes. Mes souvenirs de mon premier voyage de collège pour les Sables d'Olonne -à l'époque ça ne se faisait pas à l'école primaire- ont scellé des amitiés toujours actives. J'espère qu'il en sera ainsi pour le bouchon.Et puis je me demande dans quel travers je vais pouvoir verser pendant ces dix jours. Sexe ? Musique ? Nourriture ? Alcool ? Boulot ? Dodo ? Vélo ?Et pourquoi pas tout ? Haut de page