L'idée
Ce blog regroupe les articles publiées par des bloggeuses. Inscrivez-vous pour pouvoir ajouter des weblogs à la liste des weblogs tenus par des femmes qui ne sont pas des suivi de vie/journaux intimes.J’ai la mémoire qui flanche
Source : Memoire Vive
40 years evolution / 8.589.934.592 bytes vs. 8 bytes (Photo CC - teclasorg) Quel avenir pour tous les contenus, les données, les traces numériques que nous produisons ? Utilisatrice depuis des années de plusieurs services pour stocker des documents, je me demande parfois si on réfléchit bien à tout cela. Souvent, on ouvre un compte dans un service et on l’adopte selon ses critères personnels, sans penser à la pérennité. La conservation et la valeur. Depuis quelques jours, un service de partage de signets, Ma.gnolia est quasi-mort. Cette disparition — survenue après que les serveurs principaux et leurs sauvegardes aient été crashés — a entré la perte d’un certain nombre de liens professionnels, personnels, associatifs dont je n’avais pas fait de sauvegarde, d’autant que la fonction “groupe” amplifie le partage. Je n’aimais pas vraiment Delicious dont l’interface et les fonctionnalités ont été gelées pendant quelques années. Ces liens collectés au fil de l’eau et tagués avaient une valeur pour moi et parfois aussi pour d’autres. Je confie mes données personnelles comme vous à ces services gratuits qui sont utiles, voire indispensables. Le bureau de mon ordinateur se dématérialise, ce qui, avant était dedans, est stocké de plus en plus dehors ! Nous avons tous de vieux albums photo de famille bien rangés qui se transmettent de génération en génération. On le sait le papier se conserve bien et longtemps. Pour le numérique, les supports ne sont pas fiables, les logiciels changent. Qu’en est-il de mes photos chez Flickr, de mes signets, de mes commentaires de ma vie numérique et des CD, DVD, des disques durs ? Le terme “cloud computing” a remplacé celui de Web 2, usé jusqu’à la corde. Les entreprises ont tout à gagner de prendre leur indépendance par rapport à certains coûts (DSI ou éditeurs de logiciels / Microsoft ). En tant qu’individu, j’avoue que je n’aime pas l’idée de confier tous mes mails à Facebook ou Gmail, surtout quand ces sociétés sont régies non par les lois européennes ou françaises, mais américaines. La panne récente chez Google montre à quel point tout ce système est vulnérable et il arrive aussi à Facebook d’avoir le hoquet. Sans Google , nous sommes perdus. Quand tous ses services deviennent à ce point vitaux, on peut se demander s’il est judicieux de ne pas réfléchir plus profondément à sa propre “stratégie de gestion et de conservation de ses données personnelles” et son indépendance. Comment et où conserver les biens immatériels et préserver ainsi notre valeur ajoutée ?
Découvrez Hélèna Noguerra! Notes : En France , c’est le Centre de recherche sur la conservation des collections (CRCC, ex. CRCDG) qui est en charge de la recherche sur l’altération des supports numériques et analogiques. Il travaille notamment sur les moyens de conserver sur de longues durées la mémoire de l’humanité (tous supports, dont numériques, qui pour l’instant ne dépassent pas les 10 ans sans pertes). La BnF travaille d’ailleurs sur un projet d’enfouissement sur cent ans des musiques du 20e siècle (pour 2109), à l’instar de ce qui avait été fait à l’Opéra Garnier en 1907 (Cf. les voix ensevelies). Avec cette question cruciale à régler : quel support numérique pourra survivre un siècle…? Partager ce billet :