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Journée Agoravox sur le "5e pouvoir" (2)

Publié par Danielle Attias le Mardi 27 Mars 2007, 17:28 dans la rubrique Bric à brac -

Source : webmedia

La table-ronde suivante s'intitulait :

Web 2.0 : la technologie favorise-t-elle réellement la prise de pouvoir du citoyen ?

Francis Pisani a donné sa vision conceptuelle de la question . Pour lui, les technologies n'ont pas une nature perturbatrice mais elles ont un potentiel perturbateur. La question clé est celle de l'appropriation de ces technologies par les individus et celles-ci comptent moins finalement que les stratégies mises en oeuvre que pour les publics s'en saisissent. Par exemple, OhMyNews est né dans un pays où l'équipement en ligne haut débit compte parmi les plus élevés du monde . L'accès et l'usage ne suffisent pas si par la suite, les individus ne participent pas et ne s'approprient pas la technologie. Le 2.0 permet justement de tirer parti du potentiel pertubateur des TIC : en 2.0, les applications sont plus intelligentes, configurables, participatives, diverses et reposent sur des effets de réseau. Francis Pisani termine sur une interrogation non dénuée de malice : "Le 5e pouvoir va-t-il se poser la question du pouvoir ?"...

Puis Nicolas Voisin fait un passage éclair, sollicitant les questions et l'échange avec les participants concernant son expérience du Politic'Show. Natacha Quester-Seméon évoque son expérience des Humains Associés sur Second Life. J'ai retenu de son discours la croyance selon laquelle SL serait "l'avenir du web", "le web en 3D". Le constat n'est pas forcément partagé par tous, je tenais à en faire part. Sur l'île créée sur SL, les Humains Associés organisent des conférences audio ou vidéo. Leurs diverses expérimentations, y compris le lancement d'une charte de "Nethique", laissent transparaître un réel enthousiasme de "l'appropriation" des technologies, dans le souci d'une démarche collaborative et indépendante. Pas de doute, ça fourmille, mais se pose-t-on vraiment la question du pouvoir ? Et est-ce cela aurait un sens aujourd'hui ?

Jacques Rosselin, dernier participant de la table-ronde, ex-Canal Web, est venu présenter Peuplade. Il n'a pas perdu son franc-parler ! Pour lui, l'opposition entre blogueurs et journalistes est un faux débat (ce en quoi je suis complètement d'accord). Si le web fait évoluer certaines choses, il ne les révolutionne pas totalement. La participation à l'information existe depuis longtemps dans la PQR avec les correspondants de presse. Quant aux problèmes de crédibilité de l'information, la défiance est de mise également sur Internet . L'information générale a de fortes spécificités, mais l'information locale et thématique consiste surtout en l'animation de communautés.

L'intitulé de la table-ronde donne à nuveau ici l'impression que les citoyens renversent la table grâce aux TIC. Or, comme le dit Jacques Rosselin, il existe beaucoup de pouvoir que le citoyen peut reprendre en main sans avoir à utiliser les TIC, comme le vote ou le choix de ne pas acheter/regarder/écouter un média pour le sanctionner. Par ailleurs, sur la supposée censure dont ferait l'objet certaines "tendances" (difficile de les dénommer), la question de fond pour Francis Pisani n'est pas toujours la censure mais leur propre visibilité.

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